Des informations précieuses pour la carrière des jeunes médecins-dentistes

Yvonne Stalder, Kommunikation SSO
Martin Bichsel
sso-campus-publikum-23

Se mettre à son compte est toujours lié à des défis. Lors de la troisième édition de SSO Campus, trois intervenantes ont prodigué des conseils concrets pour se lancer. Plus de 80 futurs et jeunes médecins-dentistes ont saisi cette offre de formation continue.

Dans l’ambiance feutrée du foyer du théâtre de la ville de Berne, sous les lustres en cristal et sur des chaises recouvertes de velours rouge, les participants à SSO Campus ont écouté attentivement les trois intervenantes. À l’issue des exposés, ils ont eu suffisamment de temps pour faire connaissance, échanger des expériences et apprécier la douce soirée d’été pendant l’apéritif, qui a été servi sur la terrasse du café du théâtre.

Être facile à trouver sur Google
Lucia Yapi, formatrice certifiée Google et consultante indépendante en marketing en ligne, a été la première à prendre la parole. Elle a expliqué en quelques phrases percutantes comment s’y prendre pour être facile à trouver sur Google et d’autres moteurs de recherche. Car « si on ne vous trouve pas sur Google, vous n’existez pas », a-t-elle affirmé. Mais par quoi faut-il commencer ? L’idéal est d’ouvrir tout d’abord gratuitement un profil d’entreprise sur Google pour apparaître sur Google Maps. Ensuite, il faut créer un site Web attrayant. Car les personnes auxquelles le cabinet dentaire a été recommandé ou qui le trouvent sur Google Maps veulent s’en faire une idée plus précise par l’intermédiaire de son site Web.

Plusieurs points sont à prendre en compte lors de la création d’un site. Premièrement : pour être trouvé, il faut présenter des contenus qui intéressent les utilisateurs. Par conséquent, les médecins-dentistes devraient donner un aperçu de leur travail. Plus longue est la liste des prestations indiquées, meilleur est le classement établi par le moteur de recherche et plus on apparaît en tête des résultats de recherche, a ainsi expliqué Lucia Yapi.

Deuxièmement, le contenu doit être varié. Lucia Yapi a recommandé de proposer non seulement des textes, mais aussi des images ou des vidéos. Cela permet de tenir compte des préférences personnelles des internautes, qui passeront ainsi plus de temps sur une page. Il faut éviter les sites Web dits « one page » que Google et les autres moteurs de recherche n’affichent guère. Troisièmement, il est important de classer les contenus et de les structurer à l’aide de sous-pages. Des blogs sont aussi une excellente solution pour être trouvé sur Google.

Enfin, il faut avoir à l’esprit que nous nous sommes habitués à certains standards Web auxquels il faut se tenir. Cela vaut donc éventuellement la peine de confier la conception de son site Web à une agence. Dans ce cas, il est important de pouvoir procéder soi-même, par la suite, à des modifications de ce dernier.

Gestion du personnel et communication d’égal à égal
Le deuxième exposé a été présenté par Julia Frey, psychologue des organisations et collaboratrice scientifique à la Haute école spécialisée du Nord-Ouest de la Suisse, qui a donné de précieux conseils aux futurs cadres. Le plus important à retenir, pour commencer, c’est que la gestion du personnel est un élément de différenciation, cela s’apprend et c’est une question d’attitude. « Il faut aimer les gens », a-t-elle affirmé. « Le respect est le b.a.-ba d’une bonne gestion du personnel », a poursuivi Julia Frey. Le respect se manifeste dans le comportement, dans la collaboration ainsi que dans la relation entre le cadre et les collaborateurs. Il repose en particulier sur trois éléments : l’estime, la communication et l’équité.

L’estime est importante, car elle augmente directement la satisfaction au travail. De plus, elle compense les effets négatifs des facteurs de stress quotidiens au cabinet dentaire. L’estime est communiquée au travers des relations quotidiennes et de l’organisation du travail. Il ne s’agit pas seulement – mais aussi ! – de verser une rémunération adéquate aux collaborateurs.

Dans les relations quotidiennes, la transmission d’informations est cruciale. La communication joue un rôle décisif à cet égard. Tout en sachant que « ce que l’on émet ne correspond pas forcément à ce que l’autre personne reçoit », avertit Julia Frey. Lorsque l’on occupe une fonction d’encadrement, il faut en tenir compte dans la communication, par exemple en étoffant son propos. Cela aide la personne qui reçoit les informations à mieux les attribuer et à les comprendre. En tant que supérieur, on peut aussi s’enquérir si son interlocuteur a bien compris ce que l’on voulait dire. Il faut également donner régulièrement un feed-back sur leur travail à ses collaboratrices. 

Ce dont il est, en définitive, question dans une relation de travail, c’est d’équité, autrement dit d’un juste équilibre entre l’effort et la récompense. L’effort est l’engagement qu’une personne fournit, par exemple le rythme de travail, la charge mentale ou physique. Et la récompense est, par exemple, le salaire, la reconnaissance, la sécurité de l’emploi. La relation de travail peut être vue comme un « contrat social », estime Julia Frey. « En tant qu’employé, j’offre mon temps et mes compétences et je reçois en contrepartie un salaire, de la reconnaissance et de l’estime. Ces deux parties doivent être équilibrées. »

S’agissant de l’équité, le ressenti est très personnel, il n’y a donc pas de recette miracle. La communication est à nouveau une composante importante d’un bon encadrement du personnel : il faut se parler et tenir compte des besoins des uns et des autres. C’est particulièrement important au sein des équipes interdisciplinaires, où les intérêts peuvent être très différents.

Devenir médecin-dentiste spécialiste
La troisième intervenante, Michelle Simonek, a livré un aperçu des possibilités de formation postgrade après les études et a évoqué son expérience personnelle lors de sa propre formation postgrade pour obtenir le titre de médecin-dentiste spécialiste en chirurgie orale. Elle occupe actuellement un poste de médecin-dentiste assistante à la Clinique de chirurgie orale au Centre universitaire de médecine dentaire de Bâle.

En Suisse, la formation postgrade en médecine dentaire repose sur deux piliers : les certificats de formation postgrade de la SSO et les titres de spécialiste. Toutes les informations utiles sont fournies sur le site du Bureau pour la formation postgrade en médecine dentaire BZW (www.bzw-sso.ch).

Michelle Simonek a parlé plus en détail de sa propre spécialité, la chirurgie orale. Grâce à une courte vidéo, le public a pu découvrir une scène du quotidien dans une salle d’opération. « Bien évidemment, les chefs ne sont pas les seuls à opérer ; ce sont avant tout nous, les assistants, qui sommes à la manœuvre », a expliqué Michelle Simonek. « L’ambiance est généralement concentrée et détendue. » La chirurgie orale englobe toutes les interventions chirurgicales dans la cavité buccale, qui sont réalisées en ambulatoire, sous anesthésie locale ou générale. En résumé, il s’agit d’un domaine extrêmement vaste, avec de nombreuses interfaces avec d’autres spécialités et avec la médecine générale. Comme toute formation postgrade, celle-ci comporte aussi certains défis. 

Selon Michelle Simonek, le principal inconvénient est l’importante charge de travail associée à un salaire de départ assez bas. S’y ajoutent des taxes pour l’examen et l’attribution du titre. « L’avantage, c’est qu’on a peu de temps pour le dépenser au final », plaisante Michelle Simonek. Enfin, l’approfondissement d’une spécialité implique toujours de négliger d’autres domaines. Face à ces défis, le principal conseil de Michelle Simonek est le suivant : « Avant de se décider pour une formation postgrade, il faut acquérir de l’expérience dans la pratique et consolider un peu son savoir-faire. »

Malgré les défis, les avantages doivent aussi être soulignés. Pour Michelle Simonek, le principal avantage est l’acquisition de connaissances professionnelles étendues. « Les mauvaises surprises deviennent rares », explique-t-elle. À un moment donné, on a incisé toutes sortes d’abcès, on soigne aisément des douleurs aiguës et des traumatismes dentaires et on sait qu’on est capable d’extraire n’importe quelle dent. « Cela me procure un sentiment de sécurité pour exercer au cabinet dentaire. » Parmi les autres avantages, l’un mérite tout particulièrement d’être mentionné, à savoir que les collègues de l’équipe sont devenus des amis. « On traverse ensemble les hauts et les bas, et on se soutient mutuellement – cela crée des liens. Je n’hésiterais pas à suivre à nouveau cette formation postgrade ! »