« J’ai su très tôt que je voulais travailler avec mes mains », raconte Claire Schurter. Comme ses parents étaient tous deux médecins-dentistes, elle a pu découvrir dès son enfance ce métier varié grâce à eux. Il n’est donc pas étonnant qu’elle ait marché sur leurs traces. Dès la fin de ses études de médecine dentaire à l’Université de Zurich, elle a travaillé un jour par semaine dans le cabinet de ses parents, tout en oeuvrant en parallèle dans d’autres cabinets.
Grâce à l’exemple de ses parents, Claire Schurter a réalisé tôt que le métier de médecin-dentiste permettait de bien concilier carrière et famille, du fait de la possibilité d’organiser le quotidien professionnel de manière nettement plus flexible que dans d’autres métiers. Elle en fait d’ailleurs l’expérience depuis qu’elle est devenue mère. Après la naissance de son fils, elle s’est concentrée sur son activité au sein du cabinet familial. Même après la naissance de sa fille, elle a travaillé à taux réduit pendant un certain temps. « J’ai ensuite augmenté progressivement mon temps de travail à mesure que les enfants grandissaient », raconte-t-elle.
En juillet 2023, Claire Schurter a repris le cabinet de ses parents avec sa consoeur Marta Bon. Toutes deux combinent vie familiale et professionnelle et sont heureuses de former une bonne équipe ; elles s’entraident et se soutiennent mutuellement. « Nous avons eu la grande chance de pouvoir reprendre le cabinet graduellement. Mes parents ont petit à petit réduit leur temps de travail et ma consoeur et moi avons progressivement augmenté le nôtre. » Ainsi, il n’y a pas eu de changement brutal, les patients ont pu s’habituer à la nouvelle équipe dirigeante. C’était une situation gagnant-gagnant pour tout le monde. « L’avantage d’un cabinet familial est que les patients ont toute confiance en la génération suivante et apprécient la continuité », explique Claire Schurter.
« Pour une jeune médecin-dentiste avec une famille, l’idée d’être à son compte est intimidante. »
Si elle n’avait pas eu la possibilité de reprendre le cabinet de ses parents, Claire Schurter ne se serait vraisemblablement pas mise à son compte, raconte-t-elle. « Pour une jeune médecin-dentiste avec une famille, l’idée d’être à son compte est intimidante. » Elle estime que les nombreux obstacles ont un effet dissuasif. De plus, les connaissances relatives à la gestion d’entreprise font défaut, car elles ne sont pas enseignées pendant la formation en médecine dentaire. Avec le recul, Claire Schurter peut tirer un premier bilan intermédiaire après une année d’indépendance : « Les débuts ont été difficiles, mais je me suis accrochée. » Nombre de choses s’apprennent sur le tas. Pas une semaine ne passe sans que Claire Schurter n’intègre de nouvelles connaissances. Elle explique qu’il faut se donner du temps et avoir confiance en l’avenir.
La grande flexibilité est l’aspect que Claire Schurter apprécie particulièrement dans l’indépendance. « J’ai une certaine marge pour adapter mon emploi du temps à celui de mes enfants et planifier mes vacances quand je le souhaite. » Dans l’ensemble, les points positifs l’emportent. « Je ne peux que conseiller à mes jeunes consoeurs de franchir aussi ce pas. »