De la difficulté à trouver du personnel

Alexandra Elia, Kommunikation SSO
Jeannine Hellbach
Zahnärztin Fabienne Zeller

Comment recruter, de nos jours, du personnel pour un cabinet dentaire ? Comme beaucoup d’autres cabinets, celui de Fabienne Zeller peine à pourvoir ses postes vacants. Ses collaboratrices ont trouvé le chemin de son cabinet par des voies parfois détournées. 
 

Fabienne Zeller est devenue médecin-dentiste un peu par hasard. Au départ, elle envisageait de faire un apprentissage d’orfèvre ou de menuisière. Mais la médecine dentaire l’a convaincue par l’aspect artisanal. « À mes yeux, je suis plus une mécanicienne qu’une médecin », explique-t-elle.

Près de dix ans après avoir obtenu son diplôme, cette Soleuroise d’origine ouvre son propre cabinet dans sa ville natale de Kappel, en partant de zéro. « Beaucoup de gens me disaient que j’étais folle, que ça ne marcherait pas », raconte-t-elle. Mais ayant acquis un certain capital à la sueur de son front, elle prend quand même le risque. « J’avais envie d’essayer, je n’avais pas de pression. » Peu de temps après avoir ouvert son cabinet, Fabienne Zeller se charge des soins dentaires scolaires de trois communes environnantes. Le fait qu’elle ait grandi dans le même village et qu’il y ait peu de cabinets dentaires alentour lui donne un certain avantage. Elle se constitue ainsi rapidement une solide patientèle.

Un problème a toutefois beaucoup préoccupé Fabienne Zeller, comme beaucoup d’autres médecins-dentistes ces dernières années : la recherche de personnel. « Aujourd’hui, quand on publie une annonce pour recruter une assistante dentaire, on ne reçoit presque aucune candidature. » 

Fabienne Zeller finit par recevoir, en réponse à une offre d’emploi, la candidature d’une femme au parcours atypique. Après avoir terminé sa formation d’aide médico-dentaire en 1994, la candidate avait ouvert avec son mari une boulangerie qu’elle a gérée jusqu’en 2023. Dans l’espoir de revenir à son premier métier, elle a posé sa candidature pour un poste vacant d’assistante dentaire chez Fabienne Zeller. 

« Je voulais lui donner cette chance, même si cela représentait une charge de travail un peu plus lourde », explique Fabienne Zeller. En effet, l’ancienne profession d’aide médico-dentaire n’a plus grand-chose à avoir avec ce que fait une AD d’aujourd’hui. C’est comme initier une nouvelle apprentie aux tâches à effectuer au cabinet. Mais selon Fabienne Zeller, une telle reconversion est possible - et payante. « On a une collaboratrice qui a déjà un parcours de vie », argumente Fabienne Zeller. Ce qui signifie, par exemple, qu’elle sait déjà comment se comporter avec les gens.

Il a également été ardu de trouver une bonne administratrice de cabinet. En raison d’un déménagement, l’administratrice de longue date du cabinet de Fabienne Zeller avait donné sa démission. Pendant longtemps, la médecin-dentiste n’a reçu aucune candidature adéquate pour ce poste. Les candidats potentiels ne disposent souvent pas des qualifications nécessaires. 

« Mon équipe a dû travailler davantage parce que nous étions en sous-effectif », raconte-t-elle. « Je me suis moi-même acquittée de nombreuses tâches administratives. » Finalement, l’attention de Fabienne Zeller est attirée par la candidature spontanée d’une assistante dentaire qui avait en fait abandonné la profession. Elle s’adapte rapidement et la médecin-dentiste l’initie peu à peu aux tâches de l’administratrice de cabinet. 

Fabienne Zeller en est convaincue : investir dans des personnes qui aiment leur travail s’avère toujours payant. Car l’enjeu est aussi de ne pas perdre son personnel. « Mon objectif est de trouver une collaboratrice fidèle qui restera longtemps. » Pour y parvenir, Fabienne Zeller s’efforce de rendre l’environnement de travail de son cabinet aussi attrayant que possible. Elle est consciente que les assistantes dentaires exercent un métier difficile. « Le travail est très exigeant sur le plan physique, explique-t-elle, et on ne sait jamais ce que la journée nous réserve. » Bien que le quotidien ne soit pas un long fleuve tranquille, il peut aussi être très diversifié. « Les tâches à effectuer touchent à d’innombrables domaines, ce qui rend le métier aussi vraiment passionnant », souligne Fabienne Zeller.

Et d’ajouter que les conditions de travail générales jouent évidemment aussi un rôle. « J’offre six semaines de congés payés », cite-t-elle à titre d’exemple. Elle propose également des salaires un peu plus élevés que ce qui est recommandé dans les directives. De plus, il est désormais possible d’effectuer chez elle divers perfectionnements, comme celui d’administratrice de cabinet. « Qui a l’intérêt et la motivation nécessaires, a toutes ses chances. »