Johann marche d’un pas rapide à travers l’entrepôt de la fondation TRANSfair. Sur la feuille qu’il tient dans ses mains, les produits qu’il doit prendre des rayonnages et charger sur le chariot. C’est la commande d’un ca- binet dentaire : des dépliants d’information et des stylos. Concentré, Johann sort les articles listés des boîtes en carton et des petits sacs, recompte tout et quitte l’entrepôt. À la table d’emballage, il cherche un carton d’expédition, y met les dépliants et les stylos et dépose la boîte au point de collecte. Son chef de groupe contrôlera encore la livraison avant que Johann ne ferme le paquet avec du ruban adhésif et le pose sur le chariot pour être remis à l’expédition.
Pas un jour sans commande de la SSO
Environ 260 produits de la branche de la médecine dentaire sont stockés chez TRANSfair, faisant ainsi de la Société suisse des médecins-dentistes SSO un client important pour l’entreprise sociale de Thoune. « Il ne se passe pas un jour sans que nous n’ayons quelque chose à expédier pour la SSO », explique Johann. Il travaille pour TRANSfair depuis 2020. Une grande partie des quelque 300 employés ont vu leur vie basculer suite à une crise existentielle ou à une maladie mentale. Chez TRANSfair, ces personnes retrouvent le chemin de la vie professionnelle. Elles travaillent au mon- tage, dans la restauration, la confection ou la logistique d’expédition et sont soutenues et encadrées par du personnel expert dans la branche et par des responsables de groupe ayant une formation en pédagogie du travail et spécialisés en fonction du type de handicap.
Des supports non cornés
« Le travail chez TRANSfair est varié », dit Johann en énumérant les articles qu’il emballe tous les jours : « Du bouillon en bocal, des serviettes ou des sets de table, des chapeaux et des T-shirts, des livres de cuisine, des cartes de visite, des produits cosmétiques – ou même parfois des sachets de fleurs de foin. » Les emballages sont tout aussi divers. « En plus des cartons ‹normaux›, nous utilisons des boîtes en papier à base d’herbe durables ainsi que des pochettes d’expédition et caisses Dispobox réutilisables. Pour le rembourrage, nous utilisons du papier de soie issu de déchets d’impression – par respect pour l’environnement. » Une attention toute particulière est accordée aux commandes de supports de cours de la SSO. « Nous les manipulons comme avec des gants de velours », dit Rafael. Comme Johann, il fait partie de l’équipe d’environ 25 personnes qui traitent les commandes de la SSO. Avant de sortir les quinze exemplaires demandés de la boîte dans laquelle ils sont stockés, Rafael vérifie qu’il a bien choisi la bonne langue. Les supports existent en allemand, français et italien. Lors de l’inventaire annuel, on vérifie en outre si les supports de cours doivent être remplacés par une édition plus récente. Rafael saisit délicatement les supports d’apprentissage empaquetés. « Nous faisons bien attention à ce que les pages ne soient pas cornées », dit-il, en rangeant les supports dans une boîte et en se consacrant à la position suivante sur le bon de commande. Lorsque tout est prêt, il émarge la liste de ses initiales.
Une exigence de qualité élevée
La SSO donne également tous les jours du travail à l’administration de TRANSfair. En effet, les médecins-dentistes, les orthodontistes ou les centres de formation saisissent leurs commandes dans la boutique en ligne de la SSO. Elles atterrissent dans la boîte aux lettres dédiée aux commandes. Peggy, collaboratrice, recherche dans la base de données l’adresse exacte des personnes qui passent commande, qui est généralement déjà saisie. En effet, de nombreux clients passent des commandes de manière récurrente. Puis il faut saisir les articles dans le formulaire de commande et vérifier les débiteurs. La SSO se charge par la suite elle-même de la facturation. Ensuite, une petite coche pour le mode d’expédition : « Eco » ou « Prio » pour que la livraison soit chez le client dès le lendemain. Peggy imprime le bon de préparation, le met dans une fourre et se dirige vers le caisson à quatre compartiments. « C’est notre tour de contrôle, dit-elle, c’est ainsi que j’appelle cette interface entre la boutique en ligne/l’administration et notre équipe d’emballage. » Depuis le courriel annonçant une commande dans la boutique en ligne jusqu’au transport par camion, cinq personnes en moyenne de TRANSfair interviennent pour traiter une commande SSO. Markus Badertscher, directeur du département des prestations de services de TRANSfair, déclare : « Les commandes de la SSO sont importantes pour nous, et pas seulement en termes de volume. » La boutique en ligne, la gestion des stocks, l’emballage et l’expédition sont synonymes de tâches très différentes, ce qui permet d’intégrer des personnes aux compétences diverses. « De plus, l’exigence de qualité élevée tire nos collaborateurs vers le haut. Ils savent qu’ils effectuent une tâche importante lors de l’emballage, ce qui en plus de la valorisation de leur travail, renforce leur estime d’eux-mêmes. » »
Une troupe énergique
TRANSfair collabore avec la SSO depuis novembre 2021. La responsable de longue date de la boutique SSO, Milena Reusser, déclare : « Nous apprécions beaucoup les échanges simples et ouverts. L’équipe de TRANSfair mène une réflexion avec nous et nous soutient afin d’optimiser les processus, ce qui nous permet de nous concentrer sur nos tâches principales. Le fait que la fondation s’engage en outre sur le plan social est un point positif de plus dans notre partenariat. » Que les collaborateurs de TRANSfair s’occupent de petites commandes de la SSO ou de centaines de classeurs, la devise est toujours la même : « Travailler de manière concentrée et correcte, ne pas tirer au flan », affirme Rafael. Il travaille depuis dix ans avec beaucoup d’ardeur pour TRANSfair. « Mon travail m’oblige à avoir la tête sur les épaules et nous avons une équipe formidable. » Cette troupe énergique n’est en aucun cas déstabilisée par une commande qui arrive après 16 heures et qui est urgente. « Grâce à notre routine, nous travaillons rapidement sans nous précipiter », souligne Rafael. Il imprime une étiquette d’expédition, la presse sur son colis – puis c’est le départ : direction la poste et le client pour le colis, et la maison pour Johann et Rafael qui finissent leur journée.